Nightwood
Exhibition with Gareth Cadwallader, Doris Lasch, Emma van der Put, Robin Vote; as part of the program Watch This Space #9; invited by Réseau 50° nord; link
Apr. 26 - May 13, 2017
Le Vecteur, Charleroi, Belgium


Images by Michel Reuss

(English version)

NIGHTWOOD

« “Have you thought of the night?” the doctor inquired with a little irony; he was extremely put out, having expected someone else, though his favourite topic, and one which he talked on whenever he had a chance, was  the night. “Yes,” said Nora, and sat down on the only chair. “I’ve thought of it, but thinking about something you know nothing about does not help.” »
- Extract from the novel by Djuna Barnes, Nightwood (1936).

The exhibition Nightwood experiments a coexistence between the artworks on display and the protagonist of the novel Nightwood, by the legendary American writer Djuna Barnes (1892-1982). A passionate love story and the work of artists come together on the ground of fiction, and together they inexorably shift from day to night.

Robin Vote is a fictionalised characterisation of the sculptress Thelma Wood, the lover with whom Djuna became obsessed. When Djuna named this character after a dog belonging to Peggy Guggenheim (a patron of the author), it was a humiliation that did not please Thelma*. With no intention of putting the novel or the captivating aura of Djuna and Thelma at the heart of the works, they are merely placed in a dialogue for the duration of the exhibition, to speak to each other and to somehow prompt a transformation; first from visitor into reader, then from reader into Sleepwalker (La Somnambule)**.

We are the Sleepwalker. So are the artists Doris Lasch, Emma van der Put, Gareth Cadwallader. And so are the artworks. The Sleepwalker follows this journey from reality to dream, from day to night, towards clear-sightedness; a form of extrasensory perception.

But the Sleepwalker does not doze, all of this is real.

- R.N., April 2017.


* From Lydie Salvayre, Djuna Barnes in Sept femmes (“Seven women”) (2013).
** Name given to Robin, « La Somnambule » (“The Sleepwalker”), in French in the original text.




(French version)

NIGHTWOOD

« - Avez-vous jamais pensé à la nuit ? demanda le docteur avec une pointe d'ironie.
Il était extrêmement désappointé, ayant attendu quelqu'un d'autre, bien que son thème favori et sur lequel il discourait chaque fois qu'il en avait l'occasion fût la nuit.
- Oui, dit Nora en s'asseyant sur l'unique chaise. J'y ai pensé, mais ça ne sert à rien de penser à une chose dont on ne sait rien. »
Extrait du roman de Djuna Barnes, Le bois de la nuit (1936).

L'exposition Nightwood expérimente une coexistence des œuvres des artistes avec un personnage du roman Le bois de la nuit de Djuna Barnes, auteure américaine mythique (1892-1982). Une histoire d'amour passionnelle rencontre le travail des artistes sur le terrain de la fiction et, ensemble, ils opèrent inexorablement un glissement du jour vers la nuit.

Robin Vote est le personnage de fiction de Thelma Wood, sculptrice, amour devenue hantise de Djuna, qui se voit transfigurée dans le roman en Robin, du nom emprunté à l’une des chiennes de Peggy Guggenheim (Peggy, l’une des mécènes de Djuna), humiliation qui ne fût pas exactement au goût de Thelma*. Sans faire du texte et de l’aura magnétique de Djuna et Thelma le sujet des œuvres, on les fait discuter, le temps d’une exposition, avec l’intuition qu’elles auront des choses à se dire, et d’une certaine manière, le texte provoque une transformation, d’abord du visiteur en lecteur, ensuite du lecteur en Somnambule**.

La Somnambule, c’est nous. Ce sont les artistes, Doris Lasch, Emma van der Put, Gareth Cadwallader. Ce sont les œuvres. La Somnambule permet ce passage, du réel au rêve, du jour à la nuit, vers une clairvoyance, un mode de perception extra-sensoriel.

Et la Somnambule ne sommeille pas ; tout cela est bien réel.

- R.N., avril 2017.


* D’après Lydie Salvayre, Djuna Barnes dans Sept femmes (2013).
** Surnom donné à Robin, « La Somnambule », en français dans le texte original.













Images by Michel Reuss.




© Image cover: Djuna Barnes, from ‘Ladies Almanach’, 1928.